Laure Apprenti poète
Nombre de messages : 2 Date d'inscription : 18/03/2010
| Sujet: Petit corps Jeu 18 Mar - 2:22 | |
| Un peu perdu, quelqu'un s'éloigne dans une brise légère. Le monde s'ouvre à ses pieds, les herbent se dressent au plus haut de leurs petites pâtes arrières puis frémissent. Et dans un bruissement d'aile, lentement, un corps, gracieux et éphémère, s'élève.
Court, court, rejoint l'autre.
Dans une profondeur d'âme infini, le printemps s'éveille. Il se donne, il s'arrache à sa nature puis s'oblige à l'amour. Et l'aube de la vie qui s'étire semble se raffermir au fur et à mesure que le corps se perd.
Un être! On le reconnaît, lui, si petit. Il virevolte, il s'amuse, il travail, il aime le monde, mais il se protège.
Pourquoi ?
Petit corps s'affirme, fait face aux dangers, apprend doucement pourquoi il se protège. Soudain, des ombres. Soudain elles l'envahissent. Soudain le corps tombe.
Malheur.
Une plaid béante dans le cœur, il attrape le poignard de sa volonté et frappe le monde. Celui qu'il aimait. Celui qui lui ment. Celui qui le blesse et le ramène à la nature. Elle, mourante. Petit corps comprend, petit corps se sent partir.
Mais toujours il lutte, et encore il essaie.
Sa petite main s'élance contre les géants de rocs éphémères et si puissants. Petit corps se sent haïr. Petit corps sent le poison lui monter droit au cœur et se répandre à une vitesse fulgurante le long de ses veines. Ses yeux, qui de dégoût gargouillent, l'encouragent à détruire, l'encourage à la mort. Il se voit ouragan. Il se voit maudire un monde pourri ou fouines et racailles grouillent, où le vent rempli d'une crasse pestiférant entraine la mort. Il se voit destructeur d'un monde déchiré et répugnant, ce monde, rempli de vermines qui pullulent aux côtés de sordides billets noirs ou verts. Elles sont malhonnêtes, elles sont folles, à tel point qu'elles égorgeront leurs enfants et tous les parasites fétides et écœurant afin de leur arracher la vie, depuis leur entrailles jusqu'à leur âme. Il se croit impressionnant.
Petit corps est grand, trop grand. Petit corps se délie de toute entrave qui l'attachait à la norme. Petit corps s'émancipe. Et il est trop tard.
Car, petit corps, toujours maîtrisé, fut sucé jusqu'aux viscères. Et dans une crainte inconnu, il s'étend à terre. Le pauvre petit corps se flétri, ouvre grands les yeux et laissera transparaitre jusqu'au plus profond de ses pupilles, la fin d'une lumière scintillante. Comme une étoile dans les cieux béants, il disparaitra lentement, et dans une lueur d'espoir il tentera l'impossible. Seul, plus seul que jamais, il soupirera.
Puis, ses yeux seront clos, avant même le jour, avant même que son cœur n'eut pu dire mot. | |
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ego Poète en herbe
Nombre de messages : 71 Age : 48 Date d'inscription : 19/05/2008
| Sujet: Re: Petit corps Sam 27 Mar - 16:43 | |
| Très beau texte. Quand je l'ai lu des illustrations à la Tim Burton m'ont traversé l'esprit. On pourrait en avoir un autre ? juste pour voir si j'ai d'autres images qui me viennent... | |
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