rien de chez rien

j'ai envie d'écrire de ressentir des mots
j'ai envie de cris et de sentir des morts
insensible blasé perdu inutile creux foutu puant fainéant
j'ai perdu goût
et je ne sais pas à quoi
j'ai sur ma langue plus d'un chien
qui se reniflent le cul
et sous mes doigts moins d'un sein


je ne veux même plus la baiser
et pourtant on pourrait le croire
avec sa peau blanche
ses cheveux en lampadaire
ses fesses
son ventre
sa bouche
ses seins
mais je ne veux même plus
(son sourire)
je ne veux même plus la baiser
que ce soit dans les toilettes
dans mon pieu
dans la rue
au milieu d'un carrefour
dans le parc à seize heures


ou juste une fois alors
et transpirer encore

j'ai sur ma langue plus d'un chien

Je l'ai lu sans mettre de commentaire puis je suis revenu dessus pour le relire ...

et ne le l'aime pas ; avis bien sûr personnel ; et j'en suis désolé car en faite j'aime bien les deux premiers vers malgrès une rime pauvre.

Le passage sur les chiens sa me fait penser à Artaud, je sais pas bien pourquoi ; en fait c'est peut-être plus le poème entier qui me fait penser à sa poésie.

En général, je ne suis pas trop fan de ce genre de poèmes, en vers libres avec la phrase destructurée, sans majuscule ni point, ni d'autre ponctuation. Je crois que sa peut justifier trés bien dans le genre de poème que fait Artaud, mais je trouve que le votre est un peu trop "soft" pour moi (et je crois qu'il gagnerait à être plus suréaliste).

Comme Fabien j'aime beaucoup les deux premiers vers, ils se répondent dans les sonnorité et dans le sens, et se complètent à la fois. Ils sont vraiment fort, une trés bonne entrée en matière ! (Par contre, si je ne m'abuse ils ne forment pas de rime pauvre, mais une assonance.)

Contre-adiction a écrit:

En général, je ne suis pas trop fan de ce genre de poèmes, en vers libres avec la phrase destructurée, sans majuscule ni point, ni d'autre ponctuation. Je crois que sa peut justifier trés bien dans le genre de poème que fait Artaud, mais je trouve que le votre est un peu trop "soft" pour moi (et je crois qu'il gagnerait à être plus suréaliste).

Je ne pense pas du tout à Artaud quand je lis Maxime... Je pense que ce sont deux genres trop éloignées pour pouvoir faire le lien entre ces deux poésies... Artaud met la ponctuation... Il n'est souvent quasiment pas présent par le "je" dans son texte... Abraxas est là. C'est Lui, ça se sent, ça s'entend et ça se voit.

J'aime ces deux écritures. Et celle d'Abraxas est particulière...

Artaud, je ne connais que de nom.

merci pour vos commentaires


(et merci pour le compliment Ghislaine)

Mon rapprochement était tout ce qu'il y a de personnel, je ne prétendais pas faire une comparaison vraiment littéraire ne Abraxas & Artaud.

Mais décidemment ...

Ceci :

Citation :

j'ai envie d'écrire de ressentir des mots
j'ai envie de cris et de sentir des morts
insensible blasé perdu inutile creux foutu puant fainéant

Mais fait penser à cela :

Citation :

Je suis venu au Mexique prendre contact avec la Terre Rouge
et elle pue comme elle embaume ;
elle sent bon comme elle puait.

Mais ce n'est que mon impression toute personnel ...

Chacun est libre d'exprimer son ressenti, contre-addiction. Mon commentaire n'était simplement qu'un jugement aussi...

Contre-adiction a écrit:

(Par contre, si je ne m'abuse ils ne forment pas de rime pauvre, mais une assonance.)

Pour moi une assonance est une répétition de son

donc pour une assonance avec le phonème /i/ :

J'ai envie d'écrire de ressentir nos nuits
Où nos vies désunies se liaient dans l'envie

Citation :

Pour moi une assonance est une répétition de son

donc pour une assonance avec le phonème /i/ :

J'ai envie d'écrire de ressentir nos nuits
Où nos vies désunies se liaient dans l'envie

D'aprés ce que j'ai cru comprendre, vous avez raison ... mais je n'ai pas tort non plus !

Voila ce que j'ai trouvé dans mon bouquin :

Citation :

ASSONANCE
n. f. Ce mot vient du latin assonare (donner un son en écho).
Il a pris deux sens en poésie :

Sens général
Il désigne au sens général la répétition d'une même voyelle (ou son vocalique). L'assonance correspond à l'allitération qui désigne la répétition d'une m^me consonne (ou son consonantique). [...] La rime contient toujours une assonance.

Un cas particulier
Appliqué à la fin du ver, l'assonance est l'ancêtre de la rime ; elle fut utilisée dans la poésieau début du Moyen Âge.
En ce sens, l'assonance est l'idendité de la dernière voyelle accentuée du vers (sans identité de la consonne finale qui définit la rime).

Donc d'aprés ce que j'ai cru comprendre, "j'ai envie d'écrire de ressentir des mots / j'ai envie de cris et de sentir des morts" est bien une assonance (dans le sens particulier), car seule la dernière voyelle se répète. Mais l'exemple que vous citez, est aussi une assonance (dans le sens général).


 

Merci de cette précision

La langue française adore les cas particuliers merci de m'avoir appris celui ci