Je ne nommerai jamais cela un nettoyage car on ne se nettoie pas d'autrui.
Sans une parole, je les ai laissés partir... j'ai voulu ce départ. Ce n'est pas un adieu : cet au-revoir a le goût âcre de l'éternel. Je ne sais pas dire au-revoir, je ne préfère donc pas dire ces paroles qui écorchent mes lèvres, qui déchirent mes yeux...
Je ne me souviens plus du contour de vos lèvres, de vos nez, des traits que vous aviez, des traits qui vous ont dessinés autrefois... Je ne me souviens plus de vos jupes, je ne me souviens plus des couleurs pastels, ou des couleurs sombres qui couvraient vos poitrines... qui couvraient vos bras, ou bien les couvraient à demi. Je ne me souviens plus de la couleur de vos ongles ; je ne vois de quelle longueur étaient vos cheveux. Je ne tiens pas à m'excuser de cet oubli, je ne me suis même pas forcée à oublier vos visages qui souriaient parfois... je n'ai jamais eu à oublier.